Revue de l’année 2015 dans le monde microbrassicole québécois

Revue de l’année 2015 dans le monde microbrassicole québécois
31 Déc 2015

Voici un petit article de fin 2015, qui vise à faire un survol des meilleurs coups de nos microbrasseries québécoises cette année. Et nous savons tous que cette année a été particulièrement prolifique en ce qui concerne les bonnes bières!

 

1 – Les microbrasseries qui ne cessent de nous impressionner

Dunham

Comme toujours, leurs Bottle Release de cette année ont été des événements incontournables à ne pas manquer pendant lesquels il était possible de se procurer une panoplie de grands crus qui témoignent encore plus les uns que les autres de l’imagination débordante de la Brasserie Dunham. On a qu’à penser à la Cerbère, la Tango in Jerez, la Red Sashes 2015, la Cyclope Alpha, la Jane Doe Assemblage Hors-Série #2, l’Assemblage #5, l’Amicis Magicus, l’Imperial Black IPA Tequila, la Deze Monnik is Droken, la Petite Mort (etc.) qui se sont pour la plupart méritées des notes de 17,5/20 et plus sur notre site.

 

Pit Caribou

Une des microbrasseries les plus prisées du Québec et qui expérimente de plus en plus, avec les bières sûres, sauvages et vieillies en barrique entre autres. La Calvadeuse, le printemps dernier était une bière sauvage merveilleuse. La Huit, plus récemment, un Porter très original et peut-être même déconcertant au premier abord, ou même encore la très éclectique Black Imperial Berliner Weisse, démontrent le savoir-faire et la direction vers laquelle la microbrasserie se dirige dans les prochaines années. Et c’est sans parler de la seule et unique Lollipop, une bière sûre et fruitée de type Berliner Weisse, qui a fait énormément jaser. Elle est censée revenir au début 2016, surveillons cela de près!

 

Le Castor

Après l’énorme succès de leur Yakima en 2013 (qui se poursuit toujours), la microbrasserie Le Castor ne reste pas assise sur lauriers mais se renouvelle constamment avec des brassins limités très intéressants comme la Saison Rakau, la Farmhouse Houblon, l’Éclipse ou encore leur Stout Impérial annuel, la Catherine, maturée cette année en barrique de rhum.

 

Les Trois Mousquetaires

Voilà une autre microbrasserie qui repousse les limites de la bière au Québec. Depuis le début de l’année, avec des brassins spéciaux tels que la Oud Bruin, la Saison Brett, la Ceci n’est pas une Gueuze ou la Berliner Weisse, sans nécessairement inventer un nouveau style, la micro de Brossard nous rend accessible pour la première fois des types de bière peu communs dans la province. On ne peut taire également le succès incroyable de leur Double IPA ainsi que de leur Porter Baltique Édition Spéciale qui reviennent à chaque année et qui sont toujours des valeurs sûres de grande qualité.

 

Les Brasseurs du Monde

Certaines de leurs bières reçoivent une critique parfois mitigée mais on ne peut nier la productivité de cette microbrasserie, surtout dans le mois dernier. Des bières originales comme la Farmhouse Pale Ale, la Saison Pinot Noir, la 500e, la Solera et la Rouge des Flandres sont à retenir dans leurs bons coups de cette année.

 

2 – Les plus prometteurs

Auval

La microbrasserie gaspésienne Auval est sans doute pour plusieurs amateurs de bière la surprise de l’année. Contrairement à plusieurs microbrasseries débutantes, Auval nous a proposé dès son départ des bières de solide qualité telles que la Arcane 17 IPA, la Framboëse, la Saison Espinay ou encore plus récemment la Grisette et la Super A Double IPA. Honnêtement, je les ai toutes nommées mais on ne peut faire autrement car elles sont toutes délicieuses à leur façon!

 

Archibald

Cette microbrasserie était autrefois destinée presque uniquement au grand public avec sa gamme de bière régulière qui n’ont pour la plupart rien de bien spécial. Or, Archibald se démarque de plus en plus cette année avec ses brassins spéciaux. J’ai particulièrement apprécié les plus houblonnés de ceux-ci avec en tête de liste leur IPA West Coast et l’ISA Rousse.

 

McAuslan

La série Barrique n’annonce que du bon pour de futurs brassins. La St-Ambroise Scotch Ale Collection Barrique, la première de celle-ci, est effectivement très bien réalisée. La Brasserie McAuslan peut concocter de très belles bières de dégustation lorsqu’elle s’y met!

 

Ras l’Bock

Cette microbrasserie de Saint-Jean-Port-Joli a commencée à embouteiller très récemment. Leur Barbe Bière et la Solution sont toutes deux très prometteuses.

 

3- Les autres bons coups et mentions spéciales

-La West Coast Double IPA de la Barberie : La Barberie est parfois «snobbé» par plusieurs amateurs de bière en raison de leurs bières de la gamme régulières qui sont pour quelques-unes d’entre-elles un peu désuètes. Avec la West Coast Double IPA, anciennement appelée Surdose de Houblon à San Diego, la Barberie sait convaincre tous les sceptiques. Il s’agit d’une DIPA bien intense et aromatique. Les brassins spéciaux de cette microbrasserie sont souvent très intéressants d’ailleurs et méritent qu’on leur porte une attention certaine.

Hickson Porter Baltique des 2 Frères : Voilà un Porter très intéressant de la part de cette microbrasserie qui se spécialise dans les bières plus pâles. À un prix moindre, c’est un excellent compromis à celui que brasse les Trois Mousquetaires, et c’est véritablement une belle surprise.

Lapsang d’Automne des Brasseurs Sans Gluten : La série Gastronomique des Brasseurs Sans Gluten et François Chartier renferme son lot de petites perles. Celle-là s’y ajoute à mon avis avec son vieillissement en barrique de rhum qui ajoute un effet envoûtant à cette bière automnale sombre.

Burton Air de l’HopEra : Les bières de la microbrasserie HopEra ne sont pas toujours constantes, certaines étant excellentes alors que d’autres peut-être un peu moins. Par contre, la Burton Air, une Double IPA, est digne de mention car vraiment délicieuse. Toutefois, la microbrasserie devra changer le nom de cette bière pour cause légale lors de ses prochains brassins. Pour plus de détails sur cette histoire : http://hopera.ca/burton-air/

-La Voie Maltée : L’arrivée des cannettes de la Voie Maltée sur le marché a été très bien accueilli cette année. En plus d’être un format pratique, le contenu est encore bien meilleur que le contenant! La Polissonne (leur Vin d’Orge), entre autres, est véritablement une grande bière de dégustation.

-Beau’s : La brasserie Beau’s de l’Ontario est entrée sur le marché québécois au début 2015. C’est une action judicieuse car cela nous facilite l’accès à de petits bijoux comme la Wag the Wolf, la Strong Patrick, la Bottle Imp., la Matt’s Sleepy Time, la Nordic Pale Ale (etc.). Quelques bières disponibles en quantité limitée nous sont proposées tour à tour de façon saisonnière, nous présentant périodiquement une nouvelle facette de cette microbrasserie de talent.

-Le Trou du Diable : 2015 n’est peut-être pas l’année de Trou du Diable, certaines microbrasseries s’étant démarquées d’avantage à mon avis. Par contre, je tiens à souligner la constante qualité de toutes les bières de cette microbrasserie. Cela attire inévitablement de plus en plus d’amateurs. De plus, on a eu droit cette année au retour de plusieurs de leurs brassins spéciaux comme la Buteuse Brassin Spécial et la Dulcis Succubus. Surveillons la sortie d’un nouveau brassin de l’Impératrice, leur Stout Impérial vieilli en fût de bourbon, prévue pour 2016.

-Dieu du Ciel! : Je ne crois pas que 2015 sois non plus l’année de Dieu du Ciel! même si chaque année est toujours un peu celle de Dieu du Ciel!. Cette excellente microbrasserie vise toujours dans le mille avec ses bières Momentum qui créent un engouement fou : l’Herbe à Détourne et la Solstice d’Été sont définitivement les plus primées, et avec raison. L’addition du Chemin de Croix, qui remplace la Blanche Neige au mois de février, est également à mentionner même si cette dernière était aussi intéressante. C’est une très bonne bière de style India Porter que j’attends impatiemment. Sinon, leur caisse Anthologie, sortie au mois de décembre (qui met en vedette la Dernière Volonté (qui n’est plus embouteillée régulièrement), une Dernière Volonté Brett, une Dernière Volonté Pinot Noir et une Hérétique) est tout simplement divine.

 

4 – Les tendances en 2015

-Dans les dernières années, l’IPA s’est faite de plus en plus populaire au Québec. Ce style plaît par son amertume appuyée et ses notes fruitées et tropicales envoûtantes. Restera t’il toujours aussi populaire? Mes prévisions personnelles sont qu’il y aura encore pour quelques années une grande sélection d’IPA étant donné le nombre croissants d’amateurs de bières de micro qui découvrent à chaque jour ce style de bière et qui passent par la phase «jamais assez de houblon pour moi». Il y aura toujours un marché pour ce type de bière même si par moment on peut avoir l’impression que ce mouvement s’essouffle un peu. Par contre, une tendance se démarque de plus en plus : l’engouement pour les bières sûres. Les Berliner Weisse, les Gose et autres bières avec Lactobacilles ou encore Brettanomyces ont la cote en saison estivale (le reste de l’année aussi) et de plus en plus de brasseries se lancent dans cette voie.

-Les bières de Session (plus faibles en alcool) sont apparues un peu partout également l’été dernier. Il reste selon moi beaucoup de place encore pour d’autres Session qui seraient disponibles de façon régulière. Qui n’aime pas boire à grandes lampées, pendant une journée de canicule, une bonne India Session Ale, une sorte d’IPA moins forte en alcool qui conserve tous les arômes et l’amertume d’une IPA standard?

-Une autre tendance est celle du vieillissement en barrique (avec ou sans levure sauvage). Les bières maturées en fût de vins rouges ou blancs, en bourbon, cognac, brandy, rhum, tequila ou de chêne tout simplement (n’ayant accueilli aucun alcool au préalable) (etc.) se font de plus en plus fréquentes. L’utilisation de fût autre que celui de bourbon se voient plus souvent et donnent des résultats parfois surprenant! C’est tout un art qui sera sans doute de plus en plus pratiqué en 2016 et dans le futur.

 

5 – Les microbrasseries récentes à surveiller en 2016

-Tête d’Allumette : Une microbrasserie du Bas Saint-Laurent qui fait de très bonnes bières, seulement en fût et en growler (cruchon de 1L) pour le moment. Espérons des essais en bouteilles qui seront distribués bientôt!

-Griendel : Le Griendel est une brasserie artisanale située à Québec qui a ouvert en fin 2015. Ils brassent quelques bières sur place pour le moment mais la majorité de leur vingt lignes (et plus) de fûts est réservée pour l’instant à des bières invitées. Espérons voir un plus grand nombre de bières de leur cru dans le futur!

-Noctem : Une autre microbrasserie qui a ouvert il n’y a pas longtemps et qui est située à Québec. Leur collaboration avec le Prospecteur, la Nelson Jaune qui est une IPA houblonnée au Nelson Sauvin ainsi que l’Herbosophie, une Saison aux fines herbes, sont très prometteuses!

-L’Hermite : Une microbrasserie de Victoriaville qui devrait éventuellement nous proposer de beaux produits. On peut goûter à leurs bières sur place ou encore en fût dans quelques bars à bières à travers la province.

-Riverbend : Cette microbrasserie d’Alma fait fureur dans la région en ce moment! Nous avons bien hâte que leurs produits soient distribués afin d’y goûter. Leur bière au choco-bleuet, élaborée en collaboration avec Dieu du Ciel! semble exquise!

-Mabrasserie : Mabrasserie est un Coopérative qui a récemment commercialisée la Tribale Pale Ale, la Tribale IPA et la Tribale DIPA, toutes trois en cannette. Je n’ai goûté aucune de celles-ci mais les critiques semblent ne dirent d’eux que du bon!

-Et plusieurs autres aux quatre coins du Québec!

 

Selon vous, y a-t-il d’autres bières, évènements ou microbrasseries marquantes en 2015? N’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires car il peut être difficile de faire une revue complète de toute l’année tellement il y a de choses qui se passent! Pour finir, souhaitons-nous encore plus de plaisir microbrassicole en 2016! Et bonne année à tous!

 

Simon


Simon Rioux

Je suis originaire de Trois-Pistoles (oui comme la bière!) dans le Bas-Saint-Laurent, tout comme Manuel et Philippe. J’ai réalisé une maîtrise en anthropologie qui porte sur le thème de l’ancrage régional des microbrasseries du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Mes premières expériences avec la bière de dégustation ont été avec celles que l'on retrouvait à la SAQ aux débuts des années 2010 (une sélection assez limitée donc) puis en boutiques spécialisées par la suite. Les styles que j’affectionne le plus sont les Saisons, les bières sauvages, les IPA, les Pilsners, les Lambics, les Barleywines, les Stouts, etc. J’aime bien ce qui est intense au niveau des saveurs, tout en ayant un faible envers ce qui est bien équilibré, mais je suis très ouvert et j’aime découvrir tout ce qui se fait peu importe le style. La plupart du temps, j’essaie de goûter à toutes les nouveautés qui s’offrent à moi.

Comments

  1. Belle revue ! J’ajouterais la sublime Brown ale à l’américaine de Pit Caribou !!

  2. Merci des comentaires 🙂 C’est vrai que j’ai oublié la Brown Ale américaine puisqu’elle est sortie au tout début 2015 et que je crois que nous ne l’avions pas testée sur le site! La #13 Tenessee est une excellente bière aussi, mais compte tenu qu’elle est sortie pour la première fois en 2014 j’ai choisi de ne pas l’inclure dans la liste. J’avais oublié l’existence de sa petite soeur toutefois (la Robust Porter Tennessee : celle qui est un assemblage dont seulement une partie a été âgée en fût) qui aurait peut-être été digne de mention pour cette année!

  3. Salut à vous trois,

    J’aimerais d’abord débuter ma revue de l’année en vous félicitant pour le site, c’est toujours intéressant de venir lire vos commentaires sur les bières québécoises. De plus, j’aimerais spécifier que ma revue de l’année se veut obligatoirement incomplète et impartiale: je n’ai évidemment pas goûté à tout ce qui est sorti sur les tablettes et j’ai inévitablement des préférences de styles, dirigeant ainsi mes choix et impressions pour ma critique de cette année dans le monde brassicole québécois.
    Bon assez de préambule, allons à la viande du sujet.

    Mon top 3 des nouvelles bières québécoises (dans aucun ordre précis):
    – Petite Mort (Brasserie Dunham): intense, multidimensionnelle et puissante sur tous les fronts. Le malt torréfié, le chocolat noir, l’amertume bien présente, le boisé, l’alcool qui ne laisse pas sa place… on ne sait plus où donner de la tête, mais on aime ça! Déjà excellente jeune, j’ai hâte de voir ce que ça donnera après 1 et 2 ans de vieillissement.
    – 25 ans (Le Bilboquet): maltée, houblons très aromatiques, beau corps, belle longueur en bouche: une excellente réalisation du Bilboquet à un prix totalement ridicule. Bravo à eux et en espérant que celle-ci soit rebrassée prochainement.
    Supermoine #3 Deze Monnik Is Dronken (Brasserie Dunham): une des excellentes quadruples au Québec avec une présence fruitée très intéressante, des notes boisées, alcoolisées et maltées bien dosées. Réconfortante, elle me rappelait la Rochefort 10 (ce qui est tout un compliment). Une a été mise au sous-sol pour voir son évolution.
    Il est à noter que j’ai encore au sous-sol des possibles gros canons sortis en 2015 que je n’ai pas encore dégustés et ayant peut-être un potentiel pour déloger une des trois ci-haut. Je pense à la Scotch Ale Barrique de Chêne de McAuslan, la Série Impériale Barley Wine du Marché du Village (brassée aux Brasseurs Illimités) et la Wee Heavy Rhum du Castor.

    Comme je ne crois pas en un monde trop idyllique, il faut que je réserve aussi un espace pour mes critiques plus négatives de l’année. Je n’irai pas cette fois-ci avec des bières en particulier, mais plutôt des événements/concepts. Allons-y!
    – La mode exagérée des bières sûres et le «brettage» de plein de brassins. Le meilleur exemple pour représenter cette critique est le Bottle Release de Dunham d’automne où on ne pouvait retrouver, à mon souvenir, aucune nouveauté n’ayant pas touché cette levure. Orange de Dunham, Assemblages multiples, Oud Bruin, Ceci n’est pas une Gueuze, Black Berliner Weisse, etc. Je comprends être biaisé puisque les bières sûres ne sont pas ma tasse de thé, mais je crois qu’il faut savoir doser nos expérimentations (la Orange de Dunham qui n’avait aucune, je dis bien aucune, effervescence, représente bien ce que me déçoit de ce mouvement).
    – Certaines brasseries qui sortent énormément de nouvelles bières, sans que la qualité ne soit nécessairement au rendez-vous. Je pourrais parler par exemple des Brasseurs du Monde ou encore de Hopera. Honnêtement, je n’ai évidemment pas goûté à tout et honnêtement, certaines de leurs bières sont acceptables, voire bonnes. Mais le concept d’inonder le marché de nouvelles bières ne m’attire pas. Hopera en est à sa première année et ils ont embouteillé plus de bières que le Trèfle Noir par exemple et expérimenté avec énormément de vieillissements en futs multiples. Sérieusement? Peut-on apprendre à avoir une constance avant de sortir une panoplie de bières? Une bière au Skateboard… Doublement sérieusement? Il y a une différence, à mon humble avis, entre créativité et sérieux.
    – Mon dernier point n’est pas si négatif. Il ne s’agit pas d’une nouveauté, mais bien d’une absence. Pas de Péché Mortel Bourbon, Solstice d’Hiver Bourbon, Équinoxe du Printemps Bourbon, c’en est presque triste! Mais bon, je me dis que ça va bien revenir un des ces quatre.

    Enfin, ce que je souhaite pour 2016 est de voir plus de brasseries embouteiller en format de 341 ml. Je comprends l’idée de partager une 750 ml, mais lorsque tu es seul, c’est (pour moi) impossible à boire. De plus, va savoir pourquoi, ces bières sont plus dispendieuses du ml qu’en petit format.

    Voilà, bonne année à tous!

  4. Merci pour cette belle réponse! Je ne peux qu’approuver sur plusieurs de tes remarques : les 341 ml, en plus d’être plus abordables, permettent de déguster une bière dans plus de contextes différents.

    Par contre, je ne suis pas prêt à dire que je n’aime pas la vague bière sure que nous vivons présentement, étant un grand adorateur du genre. Mais je n’aime pas particulièrement la tendance actuelle à rajouter des levures sauvages dans n’importe quel style de bière. C’est capable du meilleur comme du pire. Il faut se dire qu’une fois cette période expérimentale passée, il ne devrait rester que ce qui s’est fait de meilleur pendant ce temps.

  5. Re-bonjour à vous,

    D’abord, merci de vos réponses. Ensuite, bien content de voir que l’idée d’avoir plus de bières en format 341 ml est partagée par d’autres amateurs. Je sais que je le mentionne quand je rencontre des gens dans l’industrie, mais je ne suis pas certain que le message se rende aux bonnes personnes et que celui-ci soit véhiculé par un assez grand nombre pour faire une différence… pour le moment à tout le moins.

    Concernant les bières sures, je suis évidemment biaisé puisque ce n’est pas un style que j’ai appris à apprécier à sa juste valeur j’imagine. Par contre, je suis d’accord avec toi Manuel qu’après cette période d’essais, seuls les meilleurs exemplaires devraient rester.
    Pour moi, le problème n’est pas là. Le problème réside dans le fait qu’on inonde le marché de produits qui, dans une industrie standard, ne passeraient réellement pas tous les contrôles de qualité. Ce qu’il nous manque peut-être c’est plus de microbrasseries comme Le Castor qui n’a pas peur de perdre une batch complète par respect pour ses clients comme elle l’a fait avec la Catherine 2014 en fut de Cognac qui n’a jamais vu le jour, ne répondant pas aux critères de qualité qu’eux-mêmes s’étaient donnés.
    Quand tu expérimentes, que ce soit avec des levures sauvages, des bières sures, des vieillissements en futs quelconques, des nouveaux houblons, il faut que tu t’attendes à avoir des ajustements à effectuer. En ce moment, j’ai l’impression que certaines microbrasseries font payer ces expérimentations (et à gros prix) aux consommateurs.

    Est-ce un manque de respect? Je ne sais pas. Après tout, nous revenons à la charge et achetons ces éditions rares toujours en plus grand nombre. Donc, qui est fautif dans tout ça? Un peu de nous tous j’imagine.

    • Là-dessus, je suis d’accord! Les brasseurs font des expériences, et c’est bien, mais ils vont mettre sur le marché leurs produits peu importe le résultat. Les levures sauvages sont difficiles à incorporer de façon équilibrée à une bière. Et je pense que c’est encore pire pour plusieurs types de vieillissements en barriques (le bourbon donne souvent de bons résultats, mais avec la pénurie actuelle on est submergés de résultats avec d’autres types de barriques et parfois ça déséquilibre totalement le produit).

      Mais, tant qu’à me faire l’avocat du diable, je dirais que parfois les brasseurs eux-mêmes n’ont peut-être pas conscience de la qualité de certains de leurs produits. Ainsi, s’ils décident de ne pas en commercialiser certains, il n’est pas impossible qu’ils passent à côté d’une bière qui pourait faire fureur. Mais comme tu disais, il est vrai que tout ça se fait aux frais de notre porte-feuille…

      • Salut à vous (et plus particulièrement à Manuel),

        Bien content de voir qu’on s’entend au bout du compte! Comme tu le mentionnes, les levures sauvages et les vieillissements semblent difficiles à travailler. Non seulement le dosage des levures, mais parfois aussi l’apparition de certaines présentes dans les futs n’ayant au préalablement pas été invitées par le brasseur… c’est pourquoi on se retrouve parfois avec des bières n’ayant aucune intention d’être acidulées à la base, mais qui se le retrouvent au bout du compte.

        Martin Thibault avait aussi écrit un article intéressant sur la tradition européenne (et de plus en plus au États-Unis) de mélanger les bières vieillies en futs avec des bières jeunes pour créer l’équilibre recherché. Je crois effectivement qu’il s’agit là de la prochaine étape pour les microbrasseries québécoises sérieuses.

        Pour la qualité des produits, j’imagine que tu as raison… Et j’imagine que plusieurs apprécient leurs produits que nous considérons parfois déséquilibrés. Après tout, la Coors Light se vend bien plus facilement que l’Aphrodisiaque, comme quoi nous n’avons pas tous les mêmes goûts!

        Petite demande spéciale: je n’ai pas Facebook et j’aimerais communiquer avec vous à propos d’un élément en particulier. Serait-il possible de m’envoyer un courriel pour que je puisse par la suite répondre à celui-ci? Aucune obligation, ni de ta part, ni de celle de tes compatriotes évidemment, mais ce serait très apprécié!

        Merci,
        Dominic

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